Soutenue par le Fonds de recherche du Québec et réunissant des chercheurs de l’Université McGill, l’Université de Montréal, l’Université du Québec à Montréal et l’Université Bishop’s, l’équipe de recherche La mondialisation sous tension (MST) se propose de jeter un regard critique sur les lisières de la mondialisation et de la gouvernance mondiale—là où les progrès évidents d’hier ouvrent aujourd’hui la voie à des remises en question, des reflux, des modèles alternatifs et des contestations de toutes parts. Peut-on gouverner le monde de manière rationnelle, en évitant les conflits et en améliorant toujours davantage la coopération entre les humains ? L’idée de la gouvernance mondiale repose sur un postulat typiquement moderniste : en se basant notamment sur la science et l’expertise, il s’agit d’instaurer des modes de gestion de la mondialisation mutuellement bénéfiques et toujours plus perfectibles. Bien installé, que ce soit dans les officines des organisations internationales ou dans de multiples réseaux d’élites transnationales, ce modèle se heurte pourtant aujourd’hui à ses limites inhérentes. Inspiré par les bouleversements profonds induits par la montée de la Chine, la contestation populiste, la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, mais aussi par l’évidence des injustices sociales et de la perpétuation des conflits et de la violence, notre programme de recherche remet en question la vision historiquement dominante d’un « monde gouvernable ».